Chaque année a lieu les vendanges, lieu de rendez-vous des saisonniers. Paul Lacoste a voulu nous montrer qui étaient les vendangeurs, quelles étaient leurs motivations, leurs histoires et comment un esprit de groupe peut-il se créer.
Paul Lacoste signe son troisième documentaire, les deux précédents portaient sur le chef cuisinier Michel Bras et son fils. Ici, nous ne sommes plus dans une cuisine mais dans les vignobles, au cœur de la récolte des raisins. Saisonniers, étudiants, retraités, chacun ont leurs raisons. Si la plupart viennent pour l’argent, d’autres sont là pour tuer le temps.
Tandis que certains mécanisent leurs vendanges, à dos de grosses machines, certains privilégient toujours le travail de groupe, manuel. C’est le cas de Bernard Plageoles, accompagné de sa dizaine de vendangeurs. De tous âges et de tous horizons, certains sont des habitués. Pour d’autres, c’est la première fois. La volonté du réalisateur est de montrer différents profils au sein de la crise que nous traversons. Si ses intentions sont bonnes, le résultat est un échec.
L’impression générale du film et qui n’a pas été écrit. Juste une impression d’avoir posé la caméra au hasard et de laisser tourner, pour en faire un montage d’une heure avec tout ce qui a pu être capté. Chacun des plans qui se succèdent ne raconte rien. Chacun fait son travail et parle de la pluie et du beau temps, par politesse. Quelques complicités se créent et de temps en temps, un portrait. Un retraité qui souhaite meubler ses journées, une ouvrière qui a travaillé en usine, une jeune doit doit payer ses études… Non pas que leurs profils ne sont pas touchants, au contraire, mais très vite, nous ressentons leurs ennuis. Et nous nous ennuyons avec eux. Pourtant, son ambition part d’un bon sentiment et souhaite mettre en avant le travail d’équipe qui se met en place, unissant diverses personnes de milieux différents. Mais l’ennui prend le dessus. Dans les derniers portraits, les avis ne sont pas réellement positifs quant aux vendanges, c’est un bilan assez triste et pessimiste sur la précarité du travail, mais également sur les vendanges.
La solidarité promise n’est qu’une illusion dans ce documentaire vide d’écriture et de sens. Le but était de nous faire entrer dans leur intimité, mais nous ne nous retrouvons pas si souvent proches d’eux. Si les vendangeurs sont à la recherche d’un salaire ou de liens sociaux, nous n’en récoltons que l’ennui.
Réalisé par : Paul Lacoste
Date de sortie : 21 décembre 2016
France – 1h19