©TheJokers
« Le visage à moitié brûlé et une petite fille de deux ans. C’est tout ce qu’il reste de la relation de Jade à son ex, qui l’a défigurée à l’acide. À la violence de cette histoire, succède désormais celle du regard des autres. Pour ne pas couler, Jade n’a d’autre choix que de s’accepter, réapprendre à sourire et à aimer. »
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Pour un troisième film, Sacha Polak a choisi une actrice non-professionnelle pour le rôle de Jade. Un pari risqué puisque l’actrice a vécu un passé semblable à celui de son personnage.
C’est donc un récit authentique filmé à la manière de Ken Loach, le tout filmé sans filtre ni artifice, sans aucune concession ; les réactions sont à la fois sensibles, violentes, parfois incompréhensibles, émouvantes ; en somme humaines. Nous suivons le parcours atypique d’une jeune femme, Jade, à travers sa psychologie complexe. Un parcours d’autant plus difficile à traiter qu’il est intime et inhérent à chacun. Le thème de la réappropriation du corps, déjà exploité par le cinéma est ici traité avec une grande audace. L’élément déclencheur, à savoir l’attaque à l’acide est encore en grande partie occulté du fait de sa violence inouïe. C’est pourtant un fait d’actualité sévissant de plus en plus dans le monde. Le sujet, d’une gravité indicible, aurait pu conduire le film à tomber dans le pathos, mais la réalisatrice trouve un parfait équilibre insufflant au spectateur un sentiment d’empathie à la fois suffocant et édifiant.
Sacha Polak donne une leçon d’humilité, et porte un message d’amour, d’espoir et de tolérance. Dirty God nous jette dans la réalité, et ce dès la scène d’ouverture ; une introduction au plus près du sujet.
Réalisé par : Sacha Polak – avec Vicky Knight, Katherine Kelly, Eliza Brady-Girard…
Date de sortie : 19 juin 2019
Pays-Bas – Angleterre – Belgique – Irlande