©Mortal AS & Nordisk Film Production AS
Éric est un Américain d’origine norvégienne. Revenu sur la terre de ses ancêtres il y a de cela trois ans, ce dernier semble y avoir accidentellement provoqué la mort de cinq personnes en mettant le feu à la ferme familiale. Doté de facultés surnaturelles qu’il ne maîtrise pas, le jeune homme vit désormais reclus dans la forêt, mais un sixième drame va conduire à sa capture et à sa rencontre avec une psychologue, Christine.
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Après la très peu convaincante adaptation Netflix de Death Note en 2017, Nat Wolff retrouve les premiers rôles de thrillers fantastiques, cette fois-ci sous la direction du réalisateur norvégien André Øvredal. Si la transformation du jeune premier en sans-abri, vagabondant dans les magnifiques forêts norvégiennes en fuyant les persécutions des hommes, constituait une perspective intéressante pour le déroulé du film, on regrettera que le long-métrage fasse le choix d’abandonner ce projet au bout de 15 petites minutes pour explorer d’autres pistes. Dès lors, le thriller fantastique semble vouloir se réinventer tour à tour en thriller psychologique, policier, horrifique, historico-ésotérique, tout en y ajoutant des éléments de romance, de drame, de péplum mythologique ou d’origin story super-héroïque. N’ayant malheureusement qu’une heure et demie pour convaincre, Mortal se disperse et échoue à se montrer réellement satisfaisant dans aucune de ses propositions.
En course contre lui-même, le film se sent alors contraint d’expédier l’évolution de ses personnages et de leur relations, au point de les rendre presque incompréhensibles pour le spectateur. La chose est d’autant plus dommageable que, toujours dans une logique d’économie de temps on imagine, lesdits personnages étaient dès l’origine présentés de manière très caricaturale. Les jeunes norvégiens sont d’une agressivité qui n’a d’égale que l’extrême bienveillance des psychologues ou la négligence dont se rendent coupables les forces de police locales. Paradoxalement, l’on aurait plus de temps pour développer des personnages complexes si l’on faisait l’économie de quelques péripéties inutiles, lesquelles s’offrent parfois le luxe de créer des incohérences scénaristiques (on pense au fameux « Nous vivons dans une ville de 700 000 habitants, je ne t’ai vu qu’une fois et n’ai pas d’accès à Internet mais je sais précisément où tu habites et vais t’attendre en bas de chez toi »).
Dur de ne pas voir dans l’histoire de cet Américain, capable de manipuler la foudre depuis son retour sur la Terre de ses ancêtres norvégiens, une métaphore quant à la réappropriation de la figure de Thor par des auteurs d’Europe du Nord après sa large exploitation par les majors américaines. Malheureusement, si cette idée est intéressante et se trouve servie par quelques beaux visuels, le film tombe dans les mêmes écueils que Brightburn, l’Enfant du Mal et se voit noté en conséquence. Le mélange des genres y est mal géré, le film ne semble pas savoir dans quelle direction aller et finit en queue de poisson, chose particulièrement frustrante lorsque son résumé pouvait nous laissait espérer quelque chose entre Chronicles et Manchester By The Sea…
Réalisé par André Øvredal – avec Nat Wolff, Iben Akerlie, Priyanka Bose
Date de sortie : 27 août 2020 en VOD & achat digital
Norvège – États-Unis – Angleterre – 1h40


En DVD & Blu-Ray le 2 septembre 2020
Une réflexion sur “Mortal”